Ce projet, réalisé en Haïti, s’inscrit dans une relation de proximité que j’ai construite au fil du temps et des rencontres.
Mon travail repose sur une expérience vécue à la fois physique et sensible, dans les lieux que j’ai traversés à travers le pays mais surtout auprès des personnes que j’ai rencontrées.
Mon travail repose sur une expérience vécue à la fois physique et sensible, dans les lieux que j’ai traversés à travers le pays mais surtout auprès des personnes que j’ai rencontrées.
J'étais habitée par une dissymétrie silencieuse : une conscience constante de pouvoir repartir, de pouvoir quitter ce territoire que tant de personnes veulent fuir. Cette conscience influence alors ma position, mon regard, la manière même dont les images se forment car elle me force à questionner constamment la place que j'occupe physiquement. Dès les premiers instants, tous les rapports sociaux et donc mes rencontres amicales sont évidemment marqués de cette évidence pourtant tue. Malgré cela, je ne cherche ni à représenter un pays ni à expliquer une situation géopolitique. Ce qui m’importe, ce sont les liens, les échanges, les instants flottants parfois ténus et fragiles.
Les images naissent dans ces espaces intermédiaires — un geste suspendu, un silence, un souffle, une tension. J'oscille, tantôt proche, tantôt en retrait, attentive à ce qui ne se donne pas d’emblée. Les liens se tissent et l'intimité se creuse.
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Counter-melody
This project, undertaken in Haiti, is rooted in a close relationship I have gradually built over time and through encounters.
My work is grounded in a lived experience — both physical and emotional — shaped by the places I have traversed throughout the country, but above all, by the people I have met.
My work is grounded in a lived experience — both physical and emotional — shaped by the places I have traversed throughout the country, but above all, by the people I have met.
I was inhabited by a silent asymmetry: a constant awareness of my ability to leave, to walk away from a land so many long to escape. This awareness inevitably influences my position, my gaze, and the very way images come into being, as it compels me to continuously question the physical space I occupy. From the very first moments, all social relations — and therefore all friendships — are marked by this unspoken truth.
Despite this, I do not seek to represent a country or to explain a geopolitical situation. What matters to me are the connections, the exchanges, those fleeting, at times fragile, suspended moments.
Despite this, I do not seek to represent a country or to explain a geopolitical situation. What matters to me are the connections, the exchanges, those fleeting, at times fragile, suspended moments.
The images emerge in these in-between spaces — a paused gesture, a silence, a breath, a tension. I oscillate, sometimes close, sometimes withdrawn, attentive to what is not immediately revealed. Bonds are woven, and intimacy deepens.
Extrait de la série "Contre-chant"


Jacmel, Haïti













