Graine
Orotone issu de la série en construction Trésor
Chloé Kaufmann est artiste pluridisciplinaire. Son travail mêle photographie, cinéma et écriture pour explorer les récits visuels et narratifs liés aux territoires, à la mémoire et aux trajectoires individuelles. Elle développe une approche phénoménologique de la création, attentive aux rencontres et aux expériences vécues dans les lieux.
Elle mets en relation le dedans (refuge, intimité, mémoire)  avec le dehors (altérité, conflictualité, pouvoir). Ce va-et-vient entre intérieur et extérieur devient un outil d’analyse par lequelle elle explore les notions de contrôle, de vulnérabilité et de liberté. Elle s’intéresse à la manière dont les espaces nous traversent et nous transforment ; comment le dehors s’infiltre dans l’intime, comment nos vulnérabilités s’écrivent dans la matière du paysage.
Il s'agit alors de révéler les strates affectives, les plis invisibles du territoire : une cartographie sensible où s'entremêlent souvenirs enfouis, gestes oubliés et tensions sociales. En plaçant l’expérience au cœur du regard, son travail explore notre manière d’habiter le monde. Comment les corps, les identités, les histoires singulières se forment-ils dans cette friction entre espace vécu et espace subi ? Quels récits surgissent lorsque l’on donne droit de cité à l’intime, au silence, à ce qui échappe aux grands discours ?
C’est dans cette attention portée aux formes discrètes (gestes, fragments, lieux ordinaires) que se tissent les lignes de force de son travail. Elle esquisse une poétique du quotidien où l’image devient trace, mémoire, et parfois résistance.


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Chloé Kaufmann is a multidisciplinary artist. Her work weaves together photography, film and writing to explore visual and narrative accounts tied to territories, memory and individual trajectories. She develops a phenomenological approach to creation, attentive to encounters and lived experiences in specific places.
She brings the inside (refuge, intimacy, memory) into relation with the outside (otherness, conflict, power). This movement between interior and exterior becomes an analytical tool through which she examines notions of control, vulnerability and freedom. She is interested in the ways spaces move through us and transform us; how the outside seeps into the intimate, how our vulnerabilities inscribe themselves into the material fabric of the landscape.
Her work seeks to reveal affective strata, the invisible folds of a territory: a sensitive cartography where buried memories, forgotten gestures and social tensions intertwine. By placing experience at the core of the gaze, her practice questions how we inhabit the world. How are bodies, identities and singular histories formed within this friction between lived space and imposed space? What narratives emerge when intimacy, silence and that which escapes dominant discourse are granted a place?
Through this attention to discreet forms (gestures, fragments, ordinary places), the underlying lines of her work take shape. She outlines a poetics of the everyday, in which the image becomes trace, memory, and at times a form of resistance.


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